« Je t’aime pas et je t’ai jamais aimé... J’ai une tête à t’aimer ? J’ai une tête a t’aimer ? »
my fucking story→ «
Maman? » Les mots d'une petite fille, une pauvre et stupide petite fille qui joue dans un coin de son immensité de chambre. Ses longs cheveux blonds coiffés en 2 tresses laissent s'échapper quelques mèches sur ses yeux. Elle joue à la poupée, la toute dernière, vous savez celle qui était aimantée et offerte avec le paquet de cookie qui tient dans sa main. Cette petite fille, c'est moi ! La porte d'entrée vient de claquer et c'est le cœur battant à la chamade que je me lève du sol en bois de ma chambre, faisant glisser mes pieds jusque dans le couloir, c'est avec une conviction presque aberrante que j'espère qu'il s'agisse de ma mère, peut-être avais-je trop confiance en mes opinions. Des sacs tombent sur le sol me rassurant presque que ce soit ma mère qui ait fait claquer la porte d'entrée de l'immense appartement où nous vivons. Un fin sourire commence à se dessiner sur mes lèvres alors que j'avance lentement jusqu'au hall d'entrée où j'espère retrouver ma maman, tout sourire, une mine radieuse, des cadeaux plein les bras pour son unique fille qu'elle aime plus que tout au monde. J'arrive enfin dans le hall quand cette femme me fait un sourire, sourire que je lui rend avant de finir par réaliser la réalité qui s'ouvre à moi. Ma mère ? Non, ce n'est pas elle. «
Lo siento María, tu madre me dijo que viniera y para ir a la danza. » Sur son visage je vois une forme de pitié, sa main se pose sur mon épaule tandis que je roule mes yeux. Comment ai-je pu être si idiote et penser que cette incapable de mère puisse se souvenir qu'elle a une fille qui l'attendre désespérément à la maison. Du haut de mes 9ans je sais déjà ce que c'est l'absence des êtres chers, du moins qui me sont pseudo-chers ! Je tourne des talons, un haut le cœur me prend, comme-ci j'allais vomir dans les secondes qui arrivent, mais non, je ne le ferai pas, je ne lui donnerai pas se plaisir de me voir si faible. Je ferme les yeux alors que j'avance jusqu'à ma chambre, une larme perle le long de ma joue tandis que j'enfourne mes chaussons dans mon sac à dos rose. J'essuie cette unique larme que je verserai à l'égard de ma génitrice, je ravale la rancœur que j'ai à son égard, que j'ai à leurs égard et je sors de ma chambre, comme-ci de rien n'était, comme une petite fille joyeuse de devoir se rendre à la danse classique en compagnie de sa nounou qui très certainement m'a vu plus de fois que ma propre mère. Je la hais, je les déteste tout les 2 !
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«
T'es jamais là putain ! » Ma voix retentit dans toute l'appartement tandis que je claquais la porte de ma chambre. Encore un des rares jours où j'avais l'occasion de voir mon père et durant lequel je préférai l'assommer d'insultes en tout genre afin qu'il comprenne que son absence ne me plaisait pas, ce à quoi j'avais généralement comme unique réponse «
Et comment je fais pour nous faire vivre ? » Ce à quoi je lui hurle tout simplement «
Tu arrêtes de baiser ta secrétaire ça serait déjà pas mal nan ? » Les relations avec mes parents ? Elles n'ont jamais été des meilleures, certes je n'avais et je n'ai aujourd'hui même, absolument pas à me plaindre des cadeaux qu'ils m'offrent, mes parents ont toujours été là en matière d'argent, cependant c'est leurs présences régulières à l'appartement qui n'ont jamais été leurs points forts. Mon père est un homme immensément connu dan le monde des affaires, il est vrai qu'il voyage beaucoup et je ne peux absolument pas lui en vouloir pour ceux-ci, du moins si, je lui en veux, à cet instant même je lui en voulais d'avoir jusqu'à désirer ma naissance, à quoi bon avoir un père si ce dernier n'était jamais à la maison, oubliais jusqu'à vos anniversaires, du moins, promettait d'être là pour vos anniversaires et qui finalement vous envoyait une paire d'escarpins hors de prix afin de se faire pardonner son absence. Et ma mère ! Ce véritable déchet de compétition ! C'est amusant mais lorsqu'elle eut appris la relation de papa avec sa secrétaire, chose que tout le monde savait depuis des mois, moi incluse, mais dont elle ignorait jusqu'à l'existence même. Ma mère, travaillant dans la boîte de son père qui une fois la vie lui ayant été arrachée prit alors le contrôle qu'elle ne manqua pas de déléguer à un jeune diplômer de je ne sais quelle m*rde de faculté où l'inscription coûte encore plus d'argent qu'une lipo, qu'est-ce qu'elle fait elle en attendant ? Elle fornique un peu partout avec un peu n'importe qui ! Elle boit à l'excès, elle se plaint de l'infidélité de son mari mais encore, lui ne s'amuse pas à essayer de choper toutes les maladies sexuelles du monde en couchant avec n'importe quel homme riche qu'il croise, non, lui il se contente de sa secrétaire à qui il promet le mariage alors qu'il n'a même pas les couilles de demander le divorce à ma mère, en même temps, elle le plumerait, puis apparemment cette solution leurs convient. À eux peut-être, mais pas à moi ! La porte de ma chambre s'ouvrit, je me tournai en direction de mon père alors que je venais de terminer l'un de mes exercices de relaxation, le dévisageant de haut en bas, je passais impatiemment ma langue sur ma lèvre inférieure tandis qu'il s'approcha de moi. «
Tu sais que je t'aime Marie. » Un rire s'échappa de ma gorge. «
Tu m'aimes à raison de 10billets par jour ! » Encore une réflexion à laquelle il eut le droit, je savais parfaitement que ma désinvolture lui faisait de la peine et pourtant, pourtant je n'étais pas prête à le laisser s'en tirer de la sorte, je le détestais, je détestais sa personne, j'avais envie de vomir en le voyant et pourtant, mon cœur me hurlait de le prendre dans mes bras, de pleurer sur son épaule lui dire combien je l'aimais mais non, très certainement par un fierté encore plus énorme qu'un éléphant je me contentais de poser mes mains autour de mes hanches. «
J'ai d'ailleurs besoin de quelques billets, je sors ce soir ! » Impuissant, il lâcha une immense bouffée d'air tandis qu'il sortait une petite liasse de billets de sa veste, il n'avait pas le choix, il était en tord, il le savait. C'est après m'avoir embrassé le front qu'il prit la porte. Je m'emparais alors le plus rapidement possible de mon téléphone. «
Chérie, ce soir on sort, prépares toi ! »
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Je n'ai jamais été aussi bien que dans son lit. J'aurai pu y rester des heures, des jours et des mois même, lui à mes côtés, collée à son dos, mon bras l'enlaçant, mes doigts se perdant sur son torse, parsemant plusieurs baisers sur sa colonne vertébrale, je sentais son odeur chatouiller mes narines tandis que je me collais un peu plus à son corps si chaud. Nue dans le lit, seule un fin drap de couvrait tandis qu'il était découvert jusqu'au bas de son dos. Sa main venait de s'enlacer dans la mienne, première fois il me semble, je fronçais légèrement les sourcils face à ce geste avant de me laisser tranquillement aller à mes rêves, je fermais les yeux alors qu'il prenait une immense inspiration. «
Il est quelle heure ? » Lâchai-je alors dans un ronronnement qui m'étais propre. D'une voix quasiment lasse et blasée comme il savait si bien la faire, il me répondit tout simplement que nous avions déjà passé l'heure du déjeuner et que nous approchions de l'heure du goûter. Mes yeux s'écarquillèrent tandis que je bondissais complètement nue du lit. J'étais en retard, une fois de plus. Fronçant de nouveau les sourcils j'empoignais mon jean d'une main tandis que de l'autre j'essayais de mettre mon t-shirt, m*erde j'avais oublié mon soutien-gorge ! «
Tu pouvais me prévenir, tu sais que j'ai un rendez-vous important ! » Lui grognai-je alors que j'enfilais ma botte essayant de tenir en équilibre sur un seul pied, heureusement pour moi, mes années de danse classique m'ont permis d'avoir un parfait équilibre de moi-même. Il roula des yeux en direction du plafond tout en me tournant le dos comme-ci ce que je lui disais lui passait complètement par dessus la tête. Dieu qu'il était insupportable à jouer à ce jeu mais que voulez-vous, c'est comme ça que je l'avais connu et c'est comme ça que je l'avais accepté. Il s'appelait Léon, il avait 26ans, je n'en avais que 22 et pourtant, nous nous étions trouvé, il était devenu en l'espace de quelques mois la personne la plus importante à mes yeux. «
Tu pourrais me répondre quand je te parle ! » Ce à quoi il tourna uniquement sa tête dans ma direction tout en haussant les épaules signe qu'il était plus ou moins désolé de ne pas m'avoir prévenu. Je grognais de nouveau d'énervement tandis que je lâchai un simple «
Le voisin lui aurait prit la peine de me prévenir si je lui avais demandé ! » Peut-être le ferai-je réagir ainsi, et je n'y manquais pas, à peine j'eus le temps de fermer ma bouche, les mots étant peut-être sorti un peu trop rapidement sans que je n'y pense, je grimaçais tandis qu'il se leva, complètement nu, attrapa mon sac à main, y prit mon paquet de cigarette et me le balança presque à mes pieds. «
Ça c'est pour toutes celles que tu m'as prit hier. » Il la posa sur ses lèvres, prit le briquer posé juste à ses côtés et l'alluma avant de reprendre «
Et si le voisin t'intéresse tant que ça tu ferais mieux d'aller coucher avec lui ! » S'en était trop, Léon était légendaire pour ses silences énervant mais lorsqu'il décidait de prendre la parole c'était tout simplement pour vous clouer le bec encore plus rapidement qu'un coup de fusil vous tue. J'en avais trop dit, je le savais et pourtant je ne m'excuserai pas, jamais ! J'enfilais ma veste en jean, attrapait avec énervement mon sac à main le regarda ou plutôt le contempla une dernière fois de haut en bas et tourna les talons, faisant claquer mes bottes sur le sol je fis de même avec la porte d'entrée de chez lui. Par moment je le détestais, par moment je regrettais de le connaître et pourtant, cela ne durait qu'une infime seconde. Léon était absolument tout pour moi, la raison pour laquelle je me levais le matin, la raison pour laquelle je faisais en sorte de toujours être bien habillée, bien maquillée et bien coiffée, l'unique personne qui lorsqu'elle me regardait me faisait sentir que j'étais une personne unique. Léon ? Il était mon meilleur ami, mon pire ennemi, ma faiblesse, mon frère, mon amant, mon copain, mon mari, mon épée de Damocles... Léon ? C'était pour la vie !
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«
Léon ? Je l'emmerde ! Je ne suis pas à sa merci ! » Levant mon verre en l'air, j'éclatais de rire avec les personnes qui m'entouraient. Eux ? Il s'agissait de mes ami(e)s, ces personnes que Léon ne pouvait absolument pas se voir pour l'unique et bonne raison que lorsque j'étais en leur compagnie je redevenais cette petite pétasse bourgeoise qui se fichait de tout et de tout le monde, qui faisait couler l'alcool à flot, n'hésitait pas à insulter père et mère tout en sortant les billet de banque au fur et à mesure que les bouteilles se terminaient. Ce soir je n'étais pas dans le lit de Léon, ce soir je n'étais pas avec Léon, ce soir j'étais avec mes ami(e)s, ces personnes que j'affectionnais, ces personnes vers lesquelles je me tournai lorsqu'une énième dispute apparaissait entre Léon et moi, ou plutôt lorsque je m'énervais contre sa nonchalance. Par moment je détestais Léon, cela ne durait pas bien longtemps mais assez pour que je commette le mauvais pas d'appeler ces fêtards et de les inviter partout où nous allions. «
Ça faisait longtemps que tu n'étais pas venue, ça fait vraiment plaisir de te revoir. » Passant sa main dans ma nuque, je tentais de le regarder dans les yeux tandis que ma tête tournait, mon cœur s'emballait alors que je pouvais sentir son haleine d'alcoolique à quelques centimètres de mon visage, son front se colla au mien jusqu'à ce que je vois ses yeux se fermer et sa bouche former une espèce de moue comme pour venir m'embrasser. Répugnée, écœurée, lasse, abattue et surtout complètement amoureuse de Léon, je le repoussais avec une certaine chose que j’appellerai violence mais qui en réalité ne serait qu'une douce caresse. Lui ? Apparemment il l'avait mal prit, lorsque je me levais de canapé VIP dans lequel nous étions je le regardai lui, puis les autres, tous dans les yeux, me demandant où j'étais, pourquoi j'étais venue ce soir alors que je n'avais même pas envie de les voir. Cela faisait des mois que je ne les avais pas vu, alors pourquoi avais-je eu envie de les voir ce soir ? Pourquoi avait-il fallut que je retrouve mes vieux démons ? Pour l'emmerder ? Et bien j'avais réussi, c'est moi qui m'emmerdait ! «
Tu vas où ? » A peine eus-je le temps de tourner la tête en direction de mon interlocutrice qu'une voix roque prit le dessus sur la mienne. «
Elle va demander à son sauveur de venir la chercher ! » Toute l'assemblée éclata de rire, alors que je bouillonnai intérieurement, comme une envie soudaine de meurtre, mais je n'en fis rien, je le regardai, lui assignai un regard noir, d'ordinaire je lui aurai répondu quelque chose de tranchant mais j'étais bien trop dans un état second pour réussir à articuler quoi que ce soit. Je disparus dans la foule et me réfugiai dans les toilettes. Une fois tranquillement dans cette pièce presque insonorisée, je m'enfermai dans une cabine, m'assis sur une cuvette, sortie mon téléphone de mon micro sac que je fis accessoirement tomber sur le sol. «
Léon. » Soupirai-je, retenant presque mes larmes. «
Il est 4h du mat' qu'est ce que tu me veux ? » Je me laissais alors éclater en sanglot tandis que j'essayais de lui supplier de venir me chercher, chose qu'il accepta bien malgré lui et, alors qu'il raccrochait je lâchais un inaudible «
Je t'aime », manque de chance ou peut-être heureusement, il avait raccroché avant que je ne lui dise des 7 lettres. Lui dire ? Jamais de la vie, je préférerai me tailler les veines plutôt que d'affronter la vérité. Je l'aimais, plus que de raison d'ailleurs mais je ne pouvais pas, je m'en empêchais, je ne voulais pas, je m'interdisais de lui dire. Être faible ? Jamais !